Recension: Marylène Rittiner


Partir vers ailleurs, se laisser guider par l’instinct ou le non-instinct, se diriger droit devant sans appréhension, les yeux fermés, et les rouvrir pour surprendre, avec euphorie, d’improbables paysages, se remplir le nez d’odeurs nouvelles, tendre l’oreille aux bruits inconnus, croiser des visages de tous horizons, telle est l’invitation de Christophe Clivaz à travers son carnet de voyage, « Zéro heure zéro ».

Entre le Valais, Sion où il s’engouffre dans un train « qui n’existe plus », et le Grand Nord, Copenhague, fin « d’une échappée belle » qui heureusement pour nous ne se « termine pas en laide queue de poisson », l’auteur nous emmène avec lui dans un panel étourdissant de découvertes.

Sur les pages de son journal, il couche des sentiments joliment mêlés de poésie, nous emberlificote les méninges à coup d’expressions rallongées à sa sauce, fait danser les mots pour décrire chaque coin déniché. Il se glisse au cœur des panoramas, se fond dans le vent, l’eau, l’air, pour comprendre les lieux, les gens et les dieux. Les yeux grands ouverts, il voit tout, raconte tout : mers, rivières et lacs, montagnes et plaines, villes et villages, monuments, édifices, statues…

Si d’aventure, comme moi, vous n’êtes pas de celles ou de ceux qui rêvent de « partir chercher le vent et prendre l’air », il vous suffira de vous laisser emporter par ce récit au style parfois reposant, parfois plus remuant, mais toujours plein de légèreté. Sa lecture sera votre voyage, comme il a été le mien.

source:  Weblittera.ch